Arrêter de fumer à l’aide des huiles essentielles
Mal de l’époque ou maladie ? L’addiction est un souci qui fait parler ! Les addictions dans notre société sont nombreuses et les huiles essentielles peuvent être de véritables alliées pour nous aider à arrêter de fumer naturellement. En ce mois sans tabac, focus sur la dépendance la plus répandue dans le monde.
Comprendre l’addiction
L’addiction est un comportement psycho-pathologique qui se caractérise par un désir constant et irrépressible d’une substance en dépit de la motivation et des efforts pour y échapper. Le tabac a un potentiel addictif très fort, devant l’alcool, le cannabis ou encore la cocaïne. C’est bien la nicotine qui est à l’origine de l’addiction au tabac.
Le tabac, ça fait quoi ?
Chaque cigarette que vous fumez met en danger votre santé. La consommation de tabac est la première cause de décès évitable et la principale cause de décès prématuré, réduisant de 10 ans en moyenne l’espérance de vie du fumeur chronique. Pire encore, la moitié des personnes qui fument à l’âge de 20 ans et qui n’arrêtent pas mourront d’une maladie liée au tabac.
Les risques de décès dépendent de plusieurs facteurs : âge de la première cigarette, le nombre total d’années pendant lesquelles on a fumé, la quantité de tabac consommée quotidiennement, la façon de fumer (aspirations profondes, nombre de bouffées, cigarette maintenue entre les lèvres, etc.), type de tabac (additifs, teneur en goudrons et en nicotine), et de facteurs génétiques individuels. Mais ce qui est certain, c’est qu’il n’existe pas un nombre minimal de cigarettes qui soit inoffensif.
Dire STOP au tabac naturellement ?
La première chose à faire pour arrêter de fumer c’est d’avoir la volonté nécessaire et la motivation suivra! Effectivement, arrêter de fumer est une décision personnelle importante et un véritable défi. Pour se libérer de cette dépendance et renouer alors avec vos sens, comme le goût par exemple, il faut du temps et cela se fait souvent par étapes. Chacun a ses propres raisons de vouloir arrêter de fumer mais il n’est pas rare que cette envie soit partagée à la crainte de ne pas y arriver. Soyez confiant en votre capacité de changement et n’hésitez pas à consulter un spécialiste comme un tabacologue, un pharmacien ou un médecin spécialisé si le besoin s’en fait sentir.
Bonne nouvelle cependant, sachez que dès que vous arrêtez de fumer, votre santé s’améliore et les méthodes pour arrêter sont nombreuses : les médicaments, l’hypnose, l’acupuncture, l’homéopathie ou encore l’aromathérapie…
Il y a deux ans, nous vous parlions dans le blog d’une étude clinique suggérant que l’inhalation de l’huile essentielle de poivre noir (piper nigrum) pouvait aider les fumeurs à réduire les symptômes de sevrage tabagique.
Etude clinique : Poivre noir
Pour rappel, l’étude publiée par Jed E. Rose et Frederique M. Behrn « Inhalation of vapor from black pepper extract reduces smoking withdrawal symptoms » (parue dans Drug and Alcohol Dependence 34 (1994) 225-229), les auteurs – appartenant à ‘Nicotine Research Laboratory, VA Medical Center and Department of Psychiatry of Duke University, USA’ – portait sur un dispositif de cigarette de substitution, à savoir un tube à bouffées à base d’huile essentielle de poivre noir (piper nigrum).
L’huile essentielle de poivre noir est en effet susceptible de provoquer de légers effets irritants des voies respiratoires et supprimerait ainsi l’envie de fumer. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer les effets des composants de cette huile essentielle assez peu utilisée sur les symptômes de sevrage subjectifs au cours d’une brève période d’abstinence tabagique chez 48 fumeurs de sexe masculin âgés de 19 et 56 ans.
Les résultats de cette étude étaient assez étonnants car ils confirmaient que l’inhalation par la bouche de l’huile essentielle de poivre noir reprenait en partie les sensations des voies respiratoires éprouvées par le tabagisme et réduisait ainsi l’envie de fumer. Toutefois, cette étude démontrait qu’il ne fallait pas abuser de l’inhalation et que trois inspirations profondes à chaque envie de fumer étaient suffisantes.
Les huiles essentielles et les symptômes du sevrage tabagique
Actuellement, d’autres études scientifiques démontrent que l’aromathérapie aide à supporter les symptômes liés au sevrage tabagique. Notamment car elles s’avèrent efficaces pour rééquilibrer l’organisme à plusieurs niveaux : limiter la nervosité, combattre la fatigue mentale et les insomnies, améliorer le transit, limiter la prise de poids, éviter les grignotages et calmer les pulsions et besoins irrépressibles de compensation.
Contre le stress et la déprime
L’arrêt du tabac peut entraîner une forme de stress, de déprime, voire de dépression. Les huiles essentielles riches en linalol et/ou linalyl acétate, comme la lavande vraie [1-7], la sauge sclarée [8], ou encore la bergamote [11-12] ont des vertus avérées sur ces phénomènes et pourraient donc représenter des alliées de choix dans le sevrage tabagique.
Difficultés de concentration
Le sevrage tabagique peut être à l’origine de difficultés de concentration durant la journée. Afin de palier à ce symptôme, l’huile essentielle de menthe poivrée est évidemment un grand classique de l’aromathérapie [13]. Mais d’autres huiles apparaissent également d’un grand intérêt dans ce contexte, notamment les huiles de Romarin officinal à cinéole [14-15].
Insomnies
Dans certains cas, l’arrêt du tabac peut mener à des troubles du sommeil. Encore une fois l’huile essentielle de lavande vraie pourra avoir une action bénéfique en favorisant l’endormissement. Par ailleurs, les huiles essentielles riches en carvone comme le carvi, l’aneth, ou encore la menthe verte pourraient également jouer sur la nervosité et le sommeil [21-23]. Enfin, on notera que la carvone a été rapportée comme ayant un effet bénéfique sur les comportements compulsifs [24].
La prise de ces mêmes huiles essentielles, sous forme de spray ou de gommes à mâcher, permet également de remplacer les cigarettes lors de l’arrêt progressif.
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Des solutions naturelles actuelles ?
Arrêter de fumer est extrêmement difficile car cela provoque une triple dépendance qui est : physique, psychologique et comportementale. Pour contrer cette triple dépendance, essayez les trucs ci-dessus.
Références
[1] Malcolm BJ & Tallian K. (2017) – “Essential oil of lavender in anxiety disorders: Ready for prime time?” Ment Health Clin [Internet]. 2017;7(4):147-55. DOI: 10.9740/mhc.2017.07.147.
[2] B.F. Bradley, N.J. Starkey, S.L. Brown, R.W. Lea (2007) – “Anxiolytic effects of Lavandula angustifolia odour on the Mongolian gerbil elevated plus maze” Journal of Ethnopharmacology, 111 (2007), pp. 517-525
[3] López V, Nielsen B, Solas M, Ramírez MJ, Jäger AK (2017) – “Exploring Pharmacological Mechanisms of Lavender (Lavandula angustifolia) Essential Oil on Central Nervous System Targets.” Front Pharmacol. 2017 May 19;8:280. doi: 10.3389/fphar.2017.00280. eCollection 2017.
[4] de Sousa DP, de Almeida Soares Hocayen P, Andrade LN, Andreatini R. (2015) – “A Systematic Review of the Anxiolytic-Like Effects of Essential Oils in Animal Models.” Molecules. 2015 Oct 14;20(10):18620-60. doi: 10.3390/molecules201018620.
[5] Committee on Herbal Medicinal Products (HMPC) from the European Medecines Agency (EMA) (2012) – “Assessment report on Lavandula angustifolia Miller, aetheroleum and Lavandula angustifolia Miller, flos” EMA/HMPC/143183/2010 27 March 2012.
[6] Schuwald AM, Noldner M, Wilmes T, Klugbauer N, Leuner K, Muller WE. (2013) – “ Lavender oil-potent anxiolytic properties via modulating voltage dependent calcium channels.” PLoS One. 2013;8(4):e59998. DOI: 10.1371/journal.pone.0059998. PubMed PMID: 23637742.
[7] Chioca LR, Ferro MM, Baretta IP, Oliveira SM, Silva CR, Ferreira J, Losso EM, Andreatini R. (2013) – “Anxiolytic-like effect of lavender essential oil inhalation in mice: participation of serotonergic but not GABAA/benzodiazepine neurotransmission.” J Ethnopharmacol. 2013 May 20;147(2):412-8. doi: 10.1016/j.jep.2013.03.028. Epub 2013 Mar 22.
[8] Seol GH, Shim HS, Kim PJ, Moon HK, Lee KH, Shim I, Suh SH, Min SS. (2010) – “Antidepressant-like effect of Salvia sclarea is explained by modulation of dopamine activities in rats.” J Ethnopharmacol. 2010 Jul 6;130(1):187-90. doi: 10.1016/j.jep.2010.04.035. Epub 2010 May 2.
[11] Rombolà L, Tridico L, Scuteri D, Sakurada T, Sakurada S, Mizoguchi H, Avato P, Corasaniti MT, Bagetta G, Morrone LA. (2017) – “Bergamot Essential Oil Attenuates Anxiety-Like Behaviour in Rats.” Molecules. 2017 Apr 11;22(4). pii: E614. doi: 10.3390/molecules22040614.
[12] Saiyudthong S & Marsden CA. (2011) – “Acute effects of bergamot oil on anxiety-related behaviour and corticosterone level in rats.” Phytother Res. 2011 Jun;25(6):858-62. doi: 10.1002/ptr.3325. Epub 2010 Nov 23.
[13] Kennedy D, Okello E, Chazot P, Howes MJ, Ohiomokhare S, Jackson P, Haskell-Ramsay C, Khan J, Forster J, Wightman E. (2018) – “Volatile Terpenes and Brain Function: Investigation of the Cognitive and Mood Effects of Mentha × Piperita L. Essential Oil with In Vitro Properties Relevant to Central Nervous System Function.” Nutrients. 2018 Aug 7;10(8). pii: E1029. doi: 10.3390/nu10081029.
[14] Pengelly A, Snow J, Mills SY, Scholey A, Wesnes K, Butler LR (2012) – “Short-term study on the effects of rosemary on cognitive function in an elderly population.” J Med Food. 2012 Jan;15(1):10-7. doi: 10.1089/jmf.2011.0005. Epub 2011 Aug 30.
[15] Moss M, Oliver L (2012) – “Plasma 1,8-cineole correlates with cognitive performance following exposure to rosemary essential oil aroma.” Ther Adv Psychopharmacol. 2012 Jun;2(3):103-13. doi: 10.1177/2045125312436573.
[21] de Sousa DP, de Farias Nóbrega FF, de Almeida RN. (2007) “Influence of the chirality of (R)-(-)- and (S)-(+)-carvone in the central nervous system: a comparative study.” Chirality. 2007 May 5;19(4):264-8.
[22] Juan Carlos R. Gonçalves, Aron de Miranda H. Alves, Anna Erika V. de Araújo, Jader Santos Cruz, Demetrius Antônio Machado Araújo. (2010) « Distinct effects of carvone analogues on the isolated nerve of rats” European Journal of Pharmacology Volume 645, Issues 1–3, 25 October 2010, Pages 108-112
[23] G. Buchbauer, W. Jäger, A. Gruber, H. Dietrich (2005) « R-(+)- and S-(−)-carvone: influence of chirality on locomotion activity in mice” Flavour & Fragrances Journal Volume 20, Issue 6 November 2005 Pages 686–689 DOI: 10.1002/ffj.1600
[24] Francianne P. Nogoceke, Inara M.R. Barcaro, Damião P. de Sousa, Roberto Andreatini (2016) “Antimanic-like effects of (R)-(−)-carvone and (S)-(+)-carvone in mice” Neuroscience Letters 619 (2016) 43–48.